Sosorobougou
Vous avez peut-être déjà pu lire plusieurs fois le mot bidonville dans les pages du blog. En effet on en parle pas mal parce-que c'est le sujet de notre recherche à Bobo, mais c'est vrai qu'on ne vous a même pas expliqué ce qu'était ce bidonville et comment les gens y vivaient. On va vite se faire pardonner grâce à ce petit article. Au passage, merci à Romain pour sa question sur le sujet.
A Bobo il y a la ville, où chaque habitant y a sa cour qui est très souvent. Et puis il a y a ce que les gens appellent les zones non loties, les bidonvilles (sosorobougou en dioula) qui se trouvent à la lisière de la ville. On distingue ces deux endroits parce-que les gens n'y vivent pas de la même façon. Voici par exemple la photo d'une rue tout près de chez nous :
Vous pouvez voir que les maisons sont cloturées. Chaque famille y a sa cour fermée et séparée du voisin, et l'ensemble des constructions sont en ciment. Il y a l'eau et le courant chez presque tout le monde.
Sur la deuxième photo c'est le bidonville. Vous devez bien voir que le paysage n'est pas du tout le même (il faut savoir que c'est partout comme ça, toutes les maisons sont presque pareilles). Ici les maisons sont en majorité construite en banco car c'est beaucoup moins cher (le banco c'est un mélange de terre argileuse, d'eau et d'herbes séchées qui se décompose lorsque les pluies sont fortes, ce qui fait régulièrement s'écrouler les maisons et oblige leurs habitants à reconstruire).
Les maisons des gens sont toutes très proches les unes des autres et il n'y a pas de murs pour les séparer. Il faut savoir qu'ici il fait si chaud que tout se fait dehors. Pour répondre à Sarah, il n'y a pas vraiment de cuisine, en tout cas pas comme chez nous. Les plats sont le plus souvent rangés dans le salon. le feu est fait dehors, devant la maison, là où les femmes sont presque toute la journée. Elles y apportent alors les plats et ustencils et font à manger par terre.
Les gens sont donc toujours à la vue des passants. En plus il n'y a pas de routes. On emprunte sans cesse le peu d'espace qu'il reste entre les maisons. On a donc tout le temps l'impression de marcher chez les gens car on passe à quelques mètres de leur porte.
Il n'y a pas non plus de commerce, ni même de lieu de travail (merci Romain pour ta question !), ni école. On trouve seulement des habitations, en majorité, aussi 2 mosquées et 1 église. Les gens doivent donc aller en ville pour travailler et les enfants pour aller à l'école. En plus, comme le bidonville est aux bord de la ville, et donc dans la brousse (on ne dit pas campagne ici) quelques habitants (environ 30% dans ce bidonville) peuvent cultiver la terre toute l'année afin de se nourrir.
On vous en dira certainement plus au cours des semaines qui viennent. La prochaine fois on essaiera de répondre à toutes vos questions sur la nourriture et on essaiera de vous expliquer ce que l'on ressent tous les deux en vivant ici. A votre avis, Nanterre nous manque ?