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Vivre leur Villes
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  • Deux ethnologues en herbe partent se faire les dents 6 mois en Afrique suivis de 6 mois en Amérique du Sud. L'objectif : faire un reportage sur les conditions d'habitat des nouveaux arrivants urbains.
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12 mai 2010

Un petit peu de chez moi

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Elevés vers ce que l'on pourrait grossièrement appeler une autre dimension, nous avons quittés l'espace d'une semaine, ce qui est depuis sept mois une nouvelle vie d'apprentis chercheurs-voyageurs. Mes parents sont venus passer un peu de temps avec nous, là où ce que l'on appelle ici la fin du monde. Je dis autre dimension car ils ne nous ont pas non plus ramenés vers les habitudes de 20 années de vie en France. Cette semaine, nous avons été une deuxième fois portés dans un espace-temps nouveau, peut-être pas nécessaire mais incroyablement revivifiant.

L’arrivée des parents et le « monde » dans lequel nous l’avons vécue n’a rien de semblable. Ce n’était en rien un retour à des repères ou à des habitudes. Cela aurait été différent de rentrer à la maison, de s’asseoir à la table du salon et de discuter autour d’un repas qui nous aura manqué. Nous n’étions pas non plus assis autour de la petite table de notre « mono ambiante » à manger des raviolis et à discuter de notre terrain avec nos invités. L’espace-temps dans lequel nous avons été transportés était hybride.

Nous étions d’abord dans une ville touristique du fin fond de la Patagonie, au milieu d’un paysage époustouflant. Rien à voir avec Comodoro, cette ville pétrolière bordée de magasins, d’un océan sans pêcheurs et de collines prêtes à nous engloutir. Totalement différent de Champagne sur seine, entourée de forêt, d’amis de repères et d’un peu de lassitude. El Calafate, lieu de cette expérience, a été la toile de fond d’une semaine d’un nouveau dépaysement, mais aussi un peu l’excuse qui nous a permis de tisser sur cette base ce moment unique. Nous avons été à la fois touristes, guides, traducteurs, passeurs, jeunes adultes mais surtout des enfants.

Pour nous deux les parents, que ça ait été au Bénin ou ici en Argentine, ont été synonymes d’un autre confort. Pas celui d’un studio, qu’il soit comodorien ou parisien, mais ici un hôtel aux airs de chalet, avec une pomme de douche utilisable tout en regardant la cordillère, une lit muni d’une couette et un petit dèj’ tout prêt au saut de celui-ci. Comme si nous n’étions pas assez gâtés par cette visite, il nous a été chaque jour proposé non pas des raviolis ou des pâtes au beurre mais resto de carne ! con vino tinto argentino, service avec (ou parfois sans) le sourire, pas le besoin de débarrasser ni de faire la vaisselle ou de payer la note…simplement profiter. On a donc une fois de plus fait le plein de bonne bouffe et de quelques kilos en trop afin de prévenir un hiver qui s’annonce rude. Je finirai ce paragraphe confort en parlant d’un espace familial privilégié qui aura été notre 4X4. Le son à fond sur LA route on a su apprécier un voyage en voiture qui, contrairement au bus ou au métro nous permettait de nous arrêter regarder les paysages, guanacos, flamands rose, tatou… Moi qui sais mieux que pas mal de personnes dormir comme un loir dans ce genre de circonstances, je n’ai pas (ou presque) fermé l’œil et su et surtout pu apprécier être on the road, crossing the Patagony with my fabulous parents !

Tout cela n’est cependant pas la clef qui aura donné un nouveau souffle à notre voyage. Nous avons avant tout, avant le dépaysement et bien avant le confort, parlé. Tout comme avec les Figari dans la première partie de l’expérience, cela nous a permis de prendre du recul sur ce que nous faisions. Raconter ce que nous vivons nous oblige à nous en sortir, à tenter d’analyser ce par quoi nous sommes passés, ce que nous avons réussi, appris mais aussi nos erreurs. Ils nous ont écoutés et, parce qu’eux aussi ont vécu une expérience similaire dans leur vie, nous ont questionnés et permis der redonner un vrai goût d’aventure à notre virée. Nous avons déjà bien entamés la seconde partie de l’année. Il ne nous reste que quatre mois avant de réintégrer quotidien d’étudiant parmi les étudiants, de français en France… Un an de voyage c’est n’est pas chaque jour une aventure. Mous nous y habituons et indubitablement un quotidien s’installe. Il est nécessaire et à la fois dangereux car ce voyage doit, selon moi, rester unique, être utilisé et surtout profité. Le fait de prendre des nouvelles de la famille, de la maison, des amis, du pays par l’intermédiaire des parents ne nous replonge pas dans cet univers mais mous aide à nous rendre compte que nous y seront réintégrés bien plus tôt que nous ne l’imaginons. Cela nous fait prendre la mesure de ce que nous sommes en train de vivre afin d’en jouir au maximum.

Ils sont repartis, l’occasion pour nous de nous replonger dans l’apprentissage et la découverte d’un monde et d’une profession, Ils nous ont redonnés une sacrée pêche, l’envie de dévorer ces quatre mois restants. On doit reprendre le cours de notre voyage, avancer. Avant de  m’y atteler, je profite d’un moment pour les remercier d’être venus si loin, d’avoir fait tout cela pour nous. Je les remercie d’être ce qu’ils sont. A très bientôt dans un autre espace-temps.

Julie

                                                

                                                            

julie

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Commentaires
J
pour illustrer cette phrase et afin que tout le monde comprenne que ce que vous faites n'est pas (toujours) une partie de plaisir, vous ne couperez pas a vous fendre d'un post sur ... l'observation participante. Ce qu'elle represente techniquement pour vous, son interet ... ;-)<br /> re-bises de buenos aires<br /> ps pour arnaud: "faco" ca veut dire "mec" en argot.
J
Tu as les mots pour le dire. Continue. <br /> Merci de buenos aires. Vous nous manquez déjà. <br /> Papmam (jmico)
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